Le grand méchant Loup c'est moi.

Cette question me taraude. Je ne sais pas comment y répondre. Bien sûr il y a des gens que j'aime vraiment beaucoup et dont je ne saurais me passer, d'autres que j'apprécie vraiment, il y en a que je supporte et il y en a que je n'aime pas. Mais au milieu de tout ceux-là, où puis-je mettre ceux que j'aime toujours mais pour qui rien n'est plus réciproque, les gens que j'ai un jour aimé mais qui me laisse à présent indifférente, ceux que je je voudrais voir disparaître simplement parce que l'idée de les avoir aimé si fort me rend malade? Qui compte réellement? Certainement seulement les doigts d'une main.




Il y a des questions que l'on voudrait faire taire.

Lundi 13 septembre 2010 à 22:00

Mal au crâne. Excédée à outrance par les futilités du monde. La plupart des filles de ma classe ont un prénom qui commence par "ma". Je suis contente de lui reparler. J'ai hâte d'aller en Histoire. Je voudrais pouvoir trouver du travail. Je suis heureuse de le sentir tout près. Je ne supporte plus son visage à l'expression suffisante. Les brocolis sont bons. Les nouveaux couloirs sont jolis. Les toilettes publiques sont rarement propres malgré les efforts des techniciens de surface. Il fait froid. J'ai trop chaud avec mon manteau. J'ai encore oublié la feuille. Il faut que je peigne ma chambre. Le dernier album de Syd Matters est vraiment chouette. J'ai envie de nouveaux sous-vêtements. Il n'y aura jamais suffisamment d'argent sur mon compte pour réaliser mes projets. Il faut que je la laisse tranquille. On va entrer en période d'achat de cadeaux d'anniversaire. Un tableau lui ferait plaisir? Il faudrait que j'apprenne à dessiner. Je lis le grec mais n'y comprends rien. Je veux voir encore un vieux film. La jeunesse est décadente. Il y a beaucoup de film que je n'ai pas vus, beaucoup de livres que je n'ai pas lus et beaucoup de mélodies que je n'ai pas entendues. Je ne sais rien. Je ne sens rien. Je ne suis rien.



 
Est-on toujours unique quand on est seule?

Jeudi 9 septembre 2010 à 22:12

-S'il te plaît, ne pars pas, ne fuis plus.
Je me retournai, livide. Ses yeux bleus me fixaient. La bouche entrouverte, le souffle court, j'attendais qu'il parle. Plus vite il aurait fini, plus vite je serai partie.
Il m 'observa un moment comme afin de découvrir ce qui me rongeait. Puis il se décida:
-Pourquoi? Pourquoi m"évites-tu? Qu'ai-je fait qui t'ait tant déplu pour que tu ne me regardes plus?
Je cherchais mes mots. Comment tout lui expliquer sans qu'il n'interprète mal ou tire des conclusions hâtives? J'optai donc pour la solution diplomatique:
-Tu n'y es pour rien... je n'ai pas le choix... tu devras t'y faire... nous ne pouvons plus nous parler, encore moins nous voir.
Mon intonation fut beaucoup moins assurée que je ne le souhaitais. Il décela vite mon tourment:
-C'est lui qui t'en empêche?
Mon souffle se coupa, je me sentis pâlir. Il reprit:
-Dis-moi, sois honnête s'il te plaît, l'aimes-tu encore?L'as-tu jamais aimé?
Il savait qu'il enfonçait un douloureux poignard dans ma poitrine à chaque allusion à lui.
Il s'approcha de moi et saisit mon poignet.  Le cœur oppressé, j'haletais, totalement incapable de prononcer la moindre parole. Il connaissait les réponses à toutes ces questions, il savait. Tout. Il était la seul à qui je ne puisse mentir, le seul à déchiffrer les tréfonds de mon âme et à lire dans mon cœur comme dans un livre ouvert. J'avais pourtant tout caché de moi, de mes ressentis, de mon histoire.
-Qu'est-ce que tu veux? réussis-je à articuler dans un souffle.
-Beaucoup...
Il vint tout contre moi, livide. Son regard bleu, intense, ne me lâchait pas une seconde comme s'il fixait une illusion qu'il avait peur de voir disparaître.
Je pâlis plus encore lorsqu'il passa sa main libre autour de ma taille.
-Je te veux, toi, me murmura-t-il. Embrasse-moi. Rien qu'un baiser, un seul, si cela ne te conviens pas je te promets de disparaître.
-Non, s'il te plaît, ne fais pas ça, haletai-je en tournant la tête pour ne plus voir ses yeux magnifiques.
-Alors c'est vrai, j'avais raison, tu m'aimes?
-Non, dis-je, je... ma voix s'étrangla et mes yeux s'embuèrent.
-Regarde-moi et dis-le moi, je veux savoir si tu mens.
Je tentai de ravaler mes larmes et relevai la tête, mais comment mentir alors que le regard qu'il me jetait, pour la première fois, m'invitais à parler, à dire ce qui me torturait depuis des semaines. Les larmes perlèrent sur mes joues malgré mes efforts pour les retenir. Mes paupières se fermèrent. Je me sentis défaillir, mes jambes se dérobèrent. Tout en me retenant, il s'accroupit afin de m'allonger sur le sol. Il m'embrassa, les larmes redoublèrent.
-S'il te plaît, ne me fais pas ça, je t'aime.
Il écarta une mèche de cheveux venue se perdre sur mes lèvres et m'embrassa encore avant de répéter:
-Je t'aime
Mes larmes cessèrent mais je restais pâle. Dans un effort ultime, j'agrippai sa nuque et attirai son visage près du mien afin de lui murmurer au creux de l'oreille:
-Moi aussi.
Les forces m'abandonnèrent complètement et je m'évanouis.

Vendredi 27 août 2010 à 9:18

Des enfants vont s'échouer sur les plages offrant aux charognards leurs entrailles brûlantes. Les rapaces affamés dévoreront les tripes de ces corps décharnés et les laisseront agonisants, sans espoirs.

Je n'ai tout simplement pas envie d'y aller. Je sais déjà ce qu'il va se passer. Je m'enfoncerai plus profondément dans la torpeur de la musique qui m'inonde. Je me plongerai dans les premières choses qui me permettront d'oublier que là dehors, rien ne va et que l'on profite de ma naïveté. Je donnerai le bâton pour me faire battre. Encore les même visages qui défileront à longueur de journée. Encore des révoltes qui ne mèneront à rien car ceux qui oseront parler se feront museler. Encore les mêmes règles édictées par des bureaucrates blasés et sans véritable conception de la réalité. Encore des paroles et des promesses infondées. Encore et toujours aller vers l'Enfer par les mêmes trajets. Pour, au final, ne toucher que quelques instants de bonheur très vite désillusionné.

Je vais m'engager pour des gens qui me cracheront à la figure. Je ferai mine que tout va bien mais au fond, cette ingratitude ne me donnera qu'envie de vomir.




 

"Je veux pas crever dans cette inhumanité." Je partirai et me perdrai dans les rues sombres de Paris, je m'abandonnerai à la lente déchéance de l'agonie, à la gangrène de la peur qui emprisonne l'esprit.

Vendredi 20 août 2010 à 12:14

Nous ne sommes que poussière.
Une simple et minuscule particule dans l'immensité de l'Univers.
A quoi bon se croire tout puissant
Et vouloir écraser chacun autour de soi si, au fond on n'est pas vraiment plus grand et plus influent.

Vendredi 23 juillet 2010 à 13:58

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