Le grand méchant Loup c'est moi.

On a joué encore après que Roland, Jo et Hadrien soient partis. C'était différent. Moins dispersé. Tous les deux vautrés dans le canapé. A celui qui attraperait le premier les dés. Souvent pour les donner à l'autre. Et je riais. Je riais. Je riais. Sans plus pouvoir m'arrêter. Je riais comme je ne l'ai pas fait depuis longtemps. Je me moque de toi. De tes aptitudes à bien jouer qui déclinent. Je m'imagine à la perfection les scènes que Dimitri raconte avec précision. Et je n'en peux plus de tant rire. J'en ai mal au ventre. Je ris de tout. Je ris de rien. Je ris à gorge déployée depuis plusieurs heures. Tu me dis que tu aimes me voir sourire. Je baisse la tête. Je rougis. J'enfouis ma tête dans ton cou. Et je ris doucement en me cachant. Encore. Encore je ris. Encore je veux rire. Encore. Tu me prends dans tes bras et tu me fais valdinguer, m'installant comme il te plait. Comme une poupée de chiffon. Au passage un baiser dans la nuque. Dans le cou. Ou sur la joue. Parfois même tes lèvres attirent les miennes comme des aimants. Et tu m'embrasses. Je t'embrasse. Nous nous embrassons. Nous jouons toujours. Aucune idée de l'heure qu'il doit être. Tu n'es vraiment pas dans un bon jour. C'est un échec critique. Coup sur coup. 15. Je ne sais pas ce que tu as avec ce chiffre mais tu n'en démords pas. 17. 19. 20. Eux aussi tu les aimes, je crois. Comment ne pas rire, sincèrement? Et là je m'énerve. Mais vraiment. Une colère noire. Une fureur terrible. Mais c'est pour le jeu. Et j'écrase tout sur mon passage. Heureusement que je suis là. Je règles tes petits soucis vitaux. Finalement. Je ne suis pas une catastrophe ambulante. Au contraire. Une équipe de bras cassés à toi seul. J'aime beaucoup. Cela me fait une bonne excuse pour m'occuper de toi. Et pour rire également. Puis tout se termine. Nous avons gagné. Nous sommes les meilleurs. 2h00. Il est temps d'aller dormir. Un grand lit mais une pièce froide. Le hasard fait bien les choses. Je suis obligée de me coller à toi pour avoir chaud. Stressé tu vas fumer. Je n'aime pas trop l'odeur de ces cigarios. Mais en fin de compte, cette odeur me rappelle toi. C'est comme si cela faisait partie de toi. Et je finis par l'aimer, cette odeur que je n'aime pas. Je finis par l'aimer parce que c'est toi. Et toi, toi, je t'aime. Tu reviens les mains fraîches. Mains qui trouvent d'ailleurs très bien leur place au niveau de ma taille. Ou sur mes hanches. Oh non tu ne le sais pas. Mais j'aime vraiment ce contact frais contre ma peau brûlante. J'aime la proximité de nos corps. Là je me rends compte qu'il faut que je savoure cette nuit. Ce n'est pas avant longtemps que nous pourrons dormir à nouveau ensemble. Je ne vais plus dormir jusqu'à ce moment-là, je pense. Je déteste trop dormir seule. Et je ne suis pas assez masochiste pour me torturer avec cela. Pourtant il le faut. La nuit passe. Je m'endors tout contre toi. C'est agréable. Je me sens en sécurité. Aimée. Aimée pour ce que je suis. Aimée comme je suis. Juste aimée comme chacun rêve de l'être. 8h48. Le portable sonne. Enfin, il vibre plutôt. Je m'éveille. Me lève. Le prends. Il est déjà si tard. Je ne veux pas partir. Je voudrais rester allongée encore tout contre toi. Dormir juste quelques heures encore. Histoire d'en profiter encore un petit peu. Mais je ne peux pas. Il faut s'habiller. Se chausser. Tirer le loquet. Ouvrir la porte. Toi non plus. Tu ne veux pas que je parte. Alors tu m'attires près de toi sur le lit quand je suis levée. Je cherche mes vêtements dans l'obscurité. Tu me retiens doucement en posant tes mains sur mes hanches. Je tente veinnement de résister. Sans grande conviction. Je me retourne. T'embrasse encore. Comme si des heures entières à le faire la veille n'avaient pas suffit. Et c'est le cas. Je n'en aurai jamais assez de t'embrasser comme ça. Du sentiment. Du sentiment. Du sentiment. Il n'y a que cela. Tu me le fais parfaitement sentir. Tu regrettes que l'heure de la fin sonne déjà. Moi également. Je parviens à réunir un tout petit peu de courage pour vraiment chercher mes vêtements. Je sens ton regards me suivre dans l'obscurité. Je contourne le lit. Enfile rapidement le tout. Et replonge dans tes bras. Je t'embrasse. Sans me lasser. Je te répète un nombre incalculable de fois que je dois partir. L'étreinte des tes bras est trop attractive pour que je puisse m'en séparer. Et je caresse ton visage. Oh non, je meurs. Je meurs d'amour pour toi. Je veux rester là encore des heures à regarder ton visage. Même triste je te trouve beau. Mais heureux tu l'es encore plus. Alors je te dis des bêtises. Tu souris. Mon cœur éclate. C'est tout ce dont j'avais besoin pour bien commencer cette journée. Il me reste en mémoire. Il est doux et tendre. Tout ce que j'aime. Mais il retombe vite. Alors je te dis à nouveau une bêtise. Juste pour te voir sourire encore. Parce que j'adore cela. Te voir sourire. Tu aimes que je souris toi aussi. C'est, pour ainsi dire, parfait. Emmitouflé dans ta couverture. Tu me fais pensé à un petit garçon. Je sens le courage que j'avais accumulé en une dizaines de minutes se dissipé en quelques centièmes de secondes. Je fonds, littéralement. Je ne peux plus partir. Je dois rester. En plus tu es malade. Mais il le faut. Alors je t'embrasse encore. Te contemple une dernière fois. L'échéance est proche. Effectivement. Le portable sonne à nouveau. Papa sera là dans une minute. J'enfile mes gilets. Mon blouson. Te regarde encore. Ouvre la porte de la pièce. Commence à sortir. Me retourne. Te dis une dernière fois je t'aime. Te regarde pour la toute dernière fois. Vraiment. Ferme la porte. Enfile mes chaussures. Tire le loquet. Ouvre la porte. La referme le plus doucement possible. Avance vers la voiture. Mais surtout je ne dois pas me retourner. Sinon je ne partirai jamais. Alors j'avance. Je file droit.

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"- Qu'est-ce que tu as prévu de faire aujourd'hui?
- Penser à toi.
- Et demain?
- Penser à toi."


Cela a le mérite d'être clair.  Je t'aime.

Mardi 22 décembre 2009 à 15:36

Méchant. Mauvais. Terrible. Ignoble. Je me dégoute franchement de n'avoir pas su les aimer tous les deux autant l'un que l'autre. Assis ou plutôt vautrés sur le canapé, nous étions biens. Nous venions de petit-déjeuner pour le goûter. Nous regardions, en riant, les saynètes d'un marionnettiste américain. Mes bras étaient nonchalamment posés de chaque côté de mon corps. Et de chaque côtés un doigt timide me frôlait la cuisse. Un petit chien câlin est grimpé sur moi. Il s'est installé sur mon ventre à droite, me coupant de l'un. L'autre a commencé à effleurer doucement le dos de ma main. J'ai empoigné deux doigts dans ma mimine d'enfant et je l'ai caressée. Puis ma menotte s'est retrouvée toute entière dans la sienne. La tête appuyée sur son épaule, je me sentais rougir. J'ai déposé des baisers sur sa joue. J'étais sur un nuage. Plus encore que la fois précédente mais probablement moins que la fois prochaine. Et c'est quand le bonheur est à son apogée que tout retombe. Il a serré ma main. Il devait rentrer. Il m'a lâché et s'est levé. A contre-cœur visiblement. Nullement pressés nous avons pris notre temps pour sortir de la maison. Il a trouvé le moyen de passer son bras autour de mes épaules. J'ai glissé mon bras dans son dos et nous avons continué le chemin comme ça. Son bras est descendu, sa main s'est logée au niveau de ma taille. Des pressions légères m'attiraient vers lui. Puis est venu le moment fatidique de se dire au revoir.  Je me suis légèrement écartée, l'ai regardé en coin, ai baissé les yeux, me suis approchée de lui, ai déposé un baiser sur sa joue, et un deuxième sur sa bouche... Puis nous nous sommes embrassés. Les joues en feu je me suis retournée et suis partie. J'aurais aimé que ce moment se prolonge et dure des heures entières. J'en profiterai plus demain, du moins j'espère.

Dimanche 29 novembre 2009 à 1:24

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