Le grand méchant Loup c'est moi.

-S'il te plaît, ne pars pas, ne fuis plus.
Je me retournai, livide. Ses yeux bleus me fixaient. La bouche entrouverte, le souffle court, j'attendais qu'il parle. Plus vite il aurait fini, plus vite je serai partie.
Il m 'observa un moment comme afin de découvrir ce qui me rongeait. Puis il se décida:
-Pourquoi? Pourquoi m"évites-tu? Qu'ai-je fait qui t'ait tant déplu pour que tu ne me regardes plus?
Je cherchais mes mots. Comment tout lui expliquer sans qu'il n'interprète mal ou tire des conclusions hâtives? J'optai donc pour la solution diplomatique:
-Tu n'y es pour rien... je n'ai pas le choix... tu devras t'y faire... nous ne pouvons plus nous parler, encore moins nous voir.
Mon intonation fut beaucoup moins assurée que je ne le souhaitais. Il décela vite mon tourment:
-C'est lui qui t'en empêche?
Mon souffle se coupa, je me sentis pâlir. Il reprit:
-Dis-moi, sois honnête s'il te plaît, l'aimes-tu encore?L'as-tu jamais aimé?
Il savait qu'il enfonçait un douloureux poignard dans ma poitrine à chaque allusion à lui.
Il s'approcha de moi et saisit mon poignet.  Le cœur oppressé, j'haletais, totalement incapable de prononcer la moindre parole. Il connaissait les réponses à toutes ces questions, il savait. Tout. Il était la seul à qui je ne puisse mentir, le seul à déchiffrer les tréfonds de mon âme et à lire dans mon cœur comme dans un livre ouvert. J'avais pourtant tout caché de moi, de mes ressentis, de mon histoire.
-Qu'est-ce que tu veux? réussis-je à articuler dans un souffle.
-Beaucoup...
Il vint tout contre moi, livide. Son regard bleu, intense, ne me lâchait pas une seconde comme s'il fixait une illusion qu'il avait peur de voir disparaître.
Je pâlis plus encore lorsqu'il passa sa main libre autour de ma taille.
-Je te veux, toi, me murmura-t-il. Embrasse-moi. Rien qu'un baiser, un seul, si cela ne te conviens pas je te promets de disparaître.
-Non, s'il te plaît, ne fais pas ça, haletai-je en tournant la tête pour ne plus voir ses yeux magnifiques.
-Alors c'est vrai, j'avais raison, tu m'aimes?
-Non, dis-je, je... ma voix s'étrangla et mes yeux s'embuèrent.
-Regarde-moi et dis-le moi, je veux savoir si tu mens.
Je tentai de ravaler mes larmes et relevai la tête, mais comment mentir alors que le regard qu'il me jetait, pour la première fois, m'invitais à parler, à dire ce qui me torturait depuis des semaines. Les larmes perlèrent sur mes joues malgré mes efforts pour les retenir. Mes paupières se fermèrent. Je me sentis défaillir, mes jambes se dérobèrent. Tout en me retenant, il s'accroupit afin de m'allonger sur le sol. Il m'embrassa, les larmes redoublèrent.
-S'il te plaît, ne me fais pas ça, je t'aime.
Il écarta une mèche de cheveux venue se perdre sur mes lèvres et m'embrassa encore avant de répéter:
-Je t'aime
Mes larmes cessèrent mais je restais pâle. Dans un effort ultime, j'agrippai sa nuque et attirai son visage près du mien afin de lui murmurer au creux de l'oreille:
-Moi aussi.
Les forces m'abandonnèrent complètement et je m'évanouis.

Vendredi 27 août 2010 à 9:18

Commentaires et bêtises

écrire quelque chose

Par Un-sourire-suffit le Jeudi 2 septembre 2010 à 21:28
GOGOLE! Il est bien. :)
Enfin, tu connais déjà mon pov.
 

écrire quelque chose









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://diabolo-grenadine.cowblog.fr/trackback/3032379

 

<< Vers aujourd'hui... | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | ...Vers hier. >>

Créer un podcast