Le grand méchant Loup c'est moi.

Tout était tranquille dehors. La nuit chaude et noire imposait le silence de sa lourde présence. Je me suis glissée entre les draps frais, l'air était suffocant mais tout allait bien. Je m'apprêtais à bien dormir. Du moins j'osais l'espérer. Je venais de passer l'après-midi à rire et la soirée blottie au creux du canapé. Il ne fallait pas que cela s'arrête. Puis je me suis mise à rêver. J'étais heureuse. Pas un peu, pas à moitié. Totalement et complètement heureuse. Tout était paisible et propice aux redécouvertes. Je me suis réveillée après m'être cognée. Une fois de plus le mur de la réalité s'était dressé sur mon chemin. Et, pour une fois, il m'est apparu très différent. Il n'était plus lourd et imposant, il était devenu quelque chose de beaucoup moins impressionnant. Juste une simple haie basse à enjamber. Comme un panneau pour rappeler qu'on est encore en vie. Qu'il fait vraiment nuit noire et, par dessus tout, que tout ce que l'on ressent est bien réel.

Puis, le temps passe. Il va aller d'autant plus vite pour l'année qui arrive. Il ira vite mais au fond, ça ne me dérange pas. Je n'ai qu'une hâte; voir mes projets être menés à termes. Et le meilleur, dans tout ça, c'est le fait que, contrairement aux projets fous que l'on a régulièrement, celui-ci est réalisable. Ce qui lui donne sa force et son  importance c'est la sincérité et la foi en ce plan d'avenir échafaudé petit à petit. J'y crois. Et  je me donnerai les moyens d'y parvenir

C'est bête. Tout ce qui arrive. Tout comme mon sourire. Ce demi sourire qui s'accroche en permanence à mes lèvres. Seulement parce que tout est parfait en ce moment. Il suffisait de peu. De presque rien. Si on peut vraiment dire que les petites choses que l'on m'apporte tous les jours soient des presque rien. Des presque rien auxquels je repense en me couchant le soir. Au final, il ne m'en fallait pas plus pour me redonner le sourire, je ne devais plus avoir si mal. 

Dimanche 11 juillet 2010 à 16:39

Samedi 3 juillet 2010 à 12:54

La différence entre la baise et l'amour, c'est que tu te sens sale. Tu n'as qu'une envie après la baise c'est retiré tout ça de ton esprit et de ton cœur, oublier. Alors que l'amour c'est juste la jouissance de l'esprit qui monte à l'unisson de celle du corps.

J'en arrive à me dire "lui ou un autre ça revient au même, je suis et resterai une pauvre fille naïve bourrée d'illusion et qu'on n'hésite pas à baiser".

Le pire; l'apothéose, ça doit être quand tu n'as qu'une hâte: partir, que tu te forces à coucher avec une personne qui, au fond, te répugne, mais tant  que tu es sa chose, tu fais, tu t'exécutes, tu obéis.

Ça fait mal, hein?

Samedi 19 juin 2010 à 1:09

J'étais presque bien. J'avais le sourire. Je riais. J'étais presque bien. Je faisais en sorte de ne pas trop y penser. Je "relativisais".  Je me faisais à l'idée. Puis ça passait. J'étais presque bien. Je ne pleurais pas. Je me concentrais seulement sur mes examens. Je m'inquiétais d'ailleurs de ne pas plus être peinée de la tournure qu'avait pris les choses. J'étais presque bien. Je n'avais envie de rien. Ni manger, ni boire, ni fumer. Juste me laisser porter. Me laisser porter par le rythme du temps qui s'écoule doucement. Je ne voulais pas reprendre goût à quoi que ce soit. Je ne voulais pas aller trop vite. Pour le moment, j'étais presque bien. Je "relativisais". Je me disais qu'il y avait pire ailleurs. Que je n'étais pas la plus mal lotie. J'étais presque bien. Juste, toujours, ce petit vide. Mais ça ne changeait pas vraiment. J'étais presque bien. Comme inchangées, les habitudes.

A force de me formater de la sorte, j'ai fini par assimiler le tout comme une vérité aquise et incontestable. J'ai continué à faire de la place. A laisser ce vide s'installer. Faire son petit nid. Et, au final, je dois avouer que ça m'arrangeais plutôt. Je me sentais presque bien. J'avais désormais, un cœur de pierre, brut, du marbre, noir et glacial.

Puis une grosse larme, ronde, vrai, pur. Elle est tombée sans même m'être montée aux yeux. Comme si elle avait été trop lourde, comme si elle n'en pouvait plus de vivre avec les autres. Elle a préféré aller se jeter en bas, contre l'anguleuse paroi de ma taie d'oreiller en coton. Un suicide lacrymale. Des larmes qui n'en peuvent plus d'être retenues et cachées. Qui ne veulent plus que je me mente à moi-même au fond.

Samedi 19 juin 2010 à 0:42

Je parlais de Meg'. C'est elle qui me soulage c'est dernier temps. On fait une sorte de pot commun où on range nos peines. Et je dois avouer qu'elles ne sont pas bien différents. On se soutient et on se réconforte, au final, on se suffit à nous-même.

Mais tout va pour le mieux, c'est seulement une période de passage à vide. Tu sais, le genre de moments où tu avances mais où tu ne crois plus en rien, où tu es persuadé que tu vas te perdre mais où tu réalises que quelqu'un dans l'obscurité de ta perdition, te tient la main et te guide tout en te suivant. C'est en réalité le genre de moments où tu réalises que tu n'es pas seul, tu n'es plus seul. Et le sourire te revient, peu à peu. Ton cœur est triste et ton corps saigne, mais le sourire revient car il y a la joie de voir que l'on est pas encore totalement abandonné. C'est l'optimisme dément des temps morbides.

Jeudi 17 juin 2010 à 13:56

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