Le grand méchant Loup c'est moi.

Ce n'est pas ce que je voulais. Vous non plus je suppose. Mais pour commencer l'année. Un article. Pas des moindre. Ma rage montre le bout de son nez. Dans mes larmes. Je suis pitoyable pour m'exprimer que ce soit pour te dire je t'aime ou pour dire combien j'ai mal. Mais j'essaie. Cela ne coûte rien d'essayer. Qui ne tente rien n'a rien. Il y en a tout un tas de ce genre. Avec des "rien" on donne de l'espoir. Moi aussi j'espère. J'espère de tout les lambeaux de mon cœur. Et je Crie. Je hurle de toutes mes forces. Intérieurement. A tel point que j'en tremble. C'est atroce cette douleur lancinante dans la poitrine. C'est chaud. Ça coule. Ça dégouline. Dans tous les sens. Ça pisse le sang. L'abcès qui enfle. Encore. Encore. Et encore. Mais jamais ne se perce. Ça me donne envie de vomir. Toute cette bonne humeur. Celle que j'avais hier. Du tout au tout. Maintenant je suis maussade. Dégoutée. Amère. Et plus rien ne peux me faire plus de peine. Hier j'étais affligée de les voir si triste ou blasé par leurs vacances, leur innocence envolée, leur chemin qui ne semble mener nul part. Mais tous se sont heurtés à leur soudaine cécité. Perdus dans l'obscurité. Les Enfants-Peuple. Ils se dirigent à tâtons. Ils cherchent. Leur route. Leur vue. Ils ne voient pas qu'il suffirait que leurs doitgs s'entremêlent, que leur mains se prennent pour qu'il retrouvent la vue. Aveugles et idiots. Egoïste aussi, porbablement. Et je m'ouvre les veines. Saignée à blanc. Comme la mère de Jean-Baptiste Poquelin. Il a tant souffert d'elle, qu'il a trouvé la force d'écrire. De jouer. Aussi. Surtout. Surtout jouer. Mais moi? A quoi suis-je bonne? J'hurlerai ma peine moi aussi. Sur la scène. Je la jouerai. Je la chanterai. Je la danserai. Je la jonglerai. Je la mimerai. Je l'aimerai. Je la détesterai. Tout. Je ferai tout d'Elle. Pour Elle. Avec Elle. Contre Elle. En somme, je l'exprimerai.

Les mères. Elles nous mettent au monde. Sans un seul instant se douter qu'on va en baver. Et souvent, c'est un peu leur grain de sel qu'Elles ajoutent à tout ça. Elles nous aiment. Certaines trop. D'autres pas assez. Et Elles nous entravent ou nous bousculent sur le chemin que nous empreintons. Engageant celui de la débauche ou celui de la raison pieuse. On les aime. On les déteste. Là ou absentes. On pensent à elle. On a même parfois honte de penser à Elles de certaines manières. On les hait parce qu'Elles nous ont abandonnés. Mais on les aime parce qu'elles sont parties trop vite. Dans tous les cas, on ne peux renier l'ADN mitocondrial.

Au fond, je m'en contrefous de ce voyage en Espagne. Pour sûr, j'aurais adoré y aller. Voir une grande partie de la France à travers des paysages que je ne connais pas. M'échapper. De ce et ceux que je connais trop. J'aurais aimé pouvoir revenir avec un oeil neuf, une vision nouvelle des choses. Voir de nouvelles personnes, des gens différents de ceux que je cotoie chaque jours. Me précipiter, la tête la première, dans ces contacts humains inédits. En somme, aller me frotter au dépaysement total. Changer d'air. Au propre comme au figuré. Troqué l'air de ma campagne contre celui de Barcelone. Troqué ma petite vie monotone pour la musique, les musées, les églises de là-bas. Quelques jours. C'est tout ce que je voulais. Quelques jours, voir comment c'est, ailleurs. Voir du Monde. Les voyages forgent la jeunesse. Je ne voyage presque pas, sauf dans des endroits que je connais déjà, mais ce n'est plus un voyage lorsque l'on se rend dans un lieu que l'on connait déjà. Est-ce que cela signifie que je suis âgée? Parfois, j'ai bien peur que oui. Dans mon cœur. Il est tellement amer que la vieillesse le prend plus vite que le reste de mon corps. Je suis âgée dans ma tête aussi. "Trop blasée des histoires qui ne sonnent jamais vraiment."
L'Espagne, je la verrai. Tôt ou tard. Cela m'est bien égal. Mais. C'est le geste qui me tue. Cette innocence feinte alors que j'ai eu si honte. Honte d'avoir déçue une femme que je respecte énormément. J'aurais du m'en douter pourtant. C'est chaque fois la même chose. Chaque fois. Des années que ça dure. Rien ne change. La nature humaine est perfide. J'ai perdu la foi. Et je ferme les yeux. Je pense à tout cela... Que je suis naïve. Je me fais duper à  chaque fois. La coquille que je pense m'être faite est en réalité si frêle.

Je me regarde dans le miroir. Je m'enlaidis à chaque fois un peu plus. A chaque nouveau coup qu'elle me porte. Je vois ma bouche. Moins rose. Déformée chaque fois un peu plus par la douleur. Mes joues, un peu plus creuses de coup en coup. Mes paumettes. Les mêmes. Mais un peu plus saillantes. Mon front. S'allonge au fur et à mesure qu'il se dégarni. Mes cheveux. Je les aimais tant. Mais. Ils tombent par poignées. Mon teint. Pâle. Pâle. D'une pâleur cadavérique. Presque translucide. Mais, le pire, dans toute cette histoire. Ce sont mes yeux. Verts. Ils étaient verts. Avant.


J'ai hurlé. Fort. Très fort. Si fort. Plus fort que jamais. Je n'avais, jusqu'ici, jamais hurlé de cette manière. Mais je n'ai même pas craché le quart de ce que j'avais, là, à l'intérieur. Et pourtant. C'est comme si tous mes organes allaient sortir de moi.  Et je criais. Ça semblait sortir. Ça voulait sortir. Mais je n'ai pas pu tout expliquer. Tout dire. Tout cracher. Mon venin. 

Mardi 5 janvier 2010 à 22:52

Commentaires et bêtises

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Par Gil le Mercredi 6 janvier 2010 à 14:48
Mmmhh je comprends que tu veuilles du nouveaux, changé d'air. Moi j'ai peur, peur de perdre un peu tout, je me projette dans un an et demi parce que tout passe si vite. bref, je n'aime pas quand tu es triste, et tu le sais je voudrais te revoir comme à la rentrée de l'année dernière ( scolaire ) quand tu souriais assise sur l'herbe en bas de la tour César.
Par Un-sourire-suffit le Jeudi 7 janvier 2010 à 16:43
Take some chocolates!
Moi, je veux t'aimer et te voir t'exprimer. Une fois que tu te libères de toutes tes émotions, au moins, tu redeviens sereine et le niveau de saturation repart à zéro.
 

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