Le grand méchant Loup c'est moi.

Je crie, je hurle. Dans un souffle. Jusqu'à ne plus pouvoir. Jusqu'à mourir. Dans cette dernière expiration. Je suffoque sous le poids de tout. Sous le poids de rien. Viens me chercher. Viens. Viens. Viens. Je t'en supplie je n'en peux plus de ce vacarme. De ces visions. Je suis éveillée. Au milieu des cauchemars. Ils me prennent à la gorge. Étreignent de leurs doigts squelettiques à la pâleur morbide mon cou encore plein de vie. Serrent tant. Je peux apercevoir sans partir totalement ces visions enchanteresses d'un monde plus simple, plus calme. J'ai envie de me laisser partir. Juste pour reposer mon âme. Mais je garde un œil ouvert. Comme pour surveiller ma vie. Être sûre qu'elle ne file pas entre mes doigts engourdis par le grand sommeil qui m'assaille. Et aussi pour me surveiller moi. Avoir la certitude que je puisse revenir au cas où je sentirais un attrait trop grand. Je ne peux pas me permettre d'abandonner maintenant. J'ai trop de choses à faire, à dire, à lire, à entendre, à voir, à sentir, à vivre tout simplement. C'est seulement une trop grande dose de fatigue qui coule dans mes veines. Un trop plein de choses qui tournent sans logique dans ma tête. Et le bonheur des autres qui me saute au visage n'arrange rien. J'ai la gorge qui se noue. Me remémorant mes instants d'éternité. Ceux qui sont exclusivement miens. Mon bonheur à moi je ne le touche du bout des doigts que le dimanche. Je pose mes lèvres sur celles dures et froides de la réalité de ton absence.

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Lundi 8 février 2010 à 21:57

Hier, levée 6h20. Dix minutes plus tôt. Rien que pour une douche. J'ai pris mon temps. Je n'étais pas pressée d'arriver au lycée. Pas un jour de bac blanc. Je mangeai rapidement en voyant qu'il était déjà 7h et que je devais partir environ cinq minutes après. Je  vérifiai mentalement que j'avais ma convocation et ma carte d'identité... et le reste du bazarre inutile que je comptais trimballer l'après-midi. Tout semblait être là. Je montai dans le bus et réalisai que j'avais oublié l'essentiel: de quoi manger pendant l'épreuve. Trop occupée pour y penser plus longtemps. J'essayais de me concentrer sur la musique que diffusait mon casque. Sans grand succès. Je me mis à triturer mes mains, tortillant mes doigts nerveux. Puis j'ai distraitement regardé dehors. Le même trajet. Tous les jours. Je le connais par cœur. Mais je m'amuse l'esprit en cherchant les différences qu'il peut y avoir entre un samedi matin et un banal autre jour de la semaine. Un automatisme. L'épreuve se déroule sans que je n'ai pu voir le temps passé. Monsieur notre proviseur adjoint, quant à lui, peut être qualifié de la personne la plus irrespectueuse et hypocrite qu'il puisse exister. Non content de nous faire la moral quant à la suspicion de fraude durant les épreuves ou encore sur notre gestion du temps, ce très cher Monsieur a donc décrété bon de chuchoter durant le premier quart d'heure de composition. Pourquoi discuter de la réforme ou de tout autre sujet quelque peu scolaire quand l'on peut parler de la disposition d'un vase sur une table avec un professeur sensé nous surveiller? Après un délicieux quart d'heure de piétinement et de multiple relecture d'un même passage (sans pour autant plus le comprendre), j'ai demandé, sourire aux lèvres, à ce qu'il leur soit signifié, le plus clairement et poliment possible, qu'ils gênaient. Chose faite, Monsieur le proviseur adjoint décide de s'en aller à grandes enjambée, visiblement vexé. Qu'importe. Il n'a pas idée de l'amabilité à laquelle il a échappé. Je me lance donc. Le sourire toujours accroché mais cette fois-ci ce n'est plus un sourire poli mais un sourire satisfait. Ce Monsieur parti, je peux enfin composer dans ce silence bruyant si particulier aux salles d'examens. Je rédige six magnifiques pages. Emportée par mon élan dans cette profonde obscurité où je ne prends même plus le temps de tâtonner et de me cramponner aux maigres repères qui nous ont un jour été vaguement donnés. Je sors à la fois soulagée et anxieuse. L'attente des résultats va être longue.

Je passe acheter à manger et à boire. Puis direction la gare en compagnie de Meghane et Coralie. Je croise en chemin Florine. Elle nous accompagne. Dans le train nous discutons durant tout le trajet. "On est déjà à Paris?" Et oui Paris, déjà. Je dirai plutôt, enfin! Cette frénésie hystérique, ce bonheur pur d'être arrivée m'envahit. Paris! Et j'avance à pas rapide. Mon immense châle vert jeté négligemment sur mes épaules. Direction le XVIème arrondissement. C'est décidément un chouette quartier. Très joli. Très agréable. Je le trouve lumineux. Probablement parce que les rues sont larges et laissent cette lumière pâle venir frapper la devanture claire des immeubles haussmanniens. Brève visite. Conférence aux intervenants éloquents. Intérêt certain pour la beauté du cadre. Coup de foudre complet pour l'immense C.D.I. . Le foyer des lycéennes à l'air également très organisé. J'ai hâte que l'année et demie qui me sépare des inscriptions passe. Je suis pressée de me retrouver dans cette foule grouillante d'érudits et autres assoiffés de savoir.

Puis sortie improvisée en dernière minute. J'ai beau être épuisée, lorsqu'il s'agit de voir Tom, je trouve toujours une nouvelle source d'énergie. J'embête mon monde encore une fois. Je bois cul-sec. Et ris toute la soirée. Mais la vodka pure a un goût de Synthol. J'éviterai à l'avenir. Je préfère de loin mon diabolo grenadine. Le jeu du 21 est vraiment drôle.

Après de nombreux allers-retours entre la maison de Franck et la voiture de Tom nous montons enfin dans le véhicule afin d'aller cher François. Il est gentil François, il nous a laissé sa chambre pour dormir ensemble seuls. Juste Tom et moi. Ça faisait plus d'un mois que nous ne nous étions pas retrouvés en tête à tête. Mais la fatigue m'empoigne vite et les bras de Morphée m'enlèvent vite à ceux de Tom. Je suis bien. Il fait chaud. J'aime le contact de sa peau contre la mienne. C'est agréable. A mon réveil, j'apprends avoir sursauté dans la nuit. Cette idée me fait sourire. J'imagine parfaitement la scène. Le pauvre Tom n'a quasiment pas dormi. Alors que moi je n'ai fait que ça, du moins jusqu'à ce que Bruno, dans son impeccable uniforme, vienne nous avertir que des croissant  nous attendaient en bas. C'est une famille vraiment agréable. Je ris. Je souris. Je taquine. Je me sens très à l'aise. Sûrement parce que la maison est très jolie. Une maison comme je les aime. Vieille. Avec de petites tomettes octogonales en terre cuite au sol. Une maison avec des livres partout. Et une ambiance chaleureuse. Des poutres et des escaliers en bois. Une maison bohème en quelques sortes. J'aime vraiment. Ma maison plus tard, elle sera dans ce genre là.

Nous sommes ensuite allés dire bonjour au papa de Tom. Cette maison-ci aussi je l'aime bien. Elle est drôle avec ses demis étages. Mais la pièce que j'aime le plus c'est Sa chambre. Avec un grand bureau et un petit lit. Mon Tom, il travaille beaucoup mais dort seul. Du moins la plupart du temps. Sur le retour, il mêle sa voix à celle du chanteur d'Oasis sur les notes de Wonderwall. Et j'écoute. C'est tellement formidable de l'écouter comme ça. Nous arrivons. Et c'est bien sûr l'instant le plus redouté qui pointe son nez. Son départ. Tâchant de le repousser le plus possible. Je profite mille fois plus encore de son odeur, de son corps, de ses baisers, de sa voix. De son regard. Son regard doux. Son regard vert. Qu'il pose sur moi avec tant de sentiments que c'en devient gênant. Je rougis. De cette gêne pudique des premières fois, celle des jeunes filles qui n'osent pas regarder dans les yeux l'amant avec qui elle viennent de passer la nuit. Et qui rougissent encore plus, rien qu'en sentant ce regard se poser sur leur visage.

Cette nuit j'ai rêvé que je dormais avec toi. Mon rêve paraissait si réel que j'ai voulu ouvrir les yeux pour en avoir le cœur net. Et tu étais là. Tout contre moi. Serrant ton corps chaud contre le mien. Laissant ton cœur battre à mon oreille.

Dimanche 7 février 2010 à 23:40

"Quoiqu'ils fussent amis, l'éloignement que donnent les mêmes prétentions ne leur avait pas permis de s'expliquer ensemble; et leur amitié s'était refroidie sans qu'ils eussent eu la force de s'éclaircir."
Madame de la Fayette, La Princesse de Clève

Je ne suis coupable de rien sauf peut-être d'avoir cru aveuglément en elle, en notre amitié, en l'amour que je lui porte, en son jugement infaillible, en son discernement sans bornes, en sa lucidité, en tout ce qui nous a toujours tenue unies.

"J'aimerais te greffer les bras de Morphée pour m'y blottir et enfin dormir. Je passe encore une nuit blanche..."
"Tu diras, culot inouïe, <<Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit>>."
Renan Luce, Nuit blanche, Repenti

Je suis fatiguée de travailler. Fatiguée de penser. Fatiguée d'avancer à contre-sens. Fatiguée de croire encore que tout est possible. Fatiguée de lui chercher des excuses. Fatiguée d'avoir à faire semblant que tout va bien. Fatiguée de ne pas crier à l'injustice. "Je n'ai pas dormi depuis Jeudi!". Que suis-je sensée répondre? Je suis fatiguée de vivre sous ces regards et ces critiques juste faites pour être entendues ou répétées et être blessante.


 

Mercredi 3 février 2010 à 16:19

C'est vraiment de très mauvais goût. Comment peut-on se permettre de faire de telle plaisanteries en se basant sur de tels critères? Qu'aurais-tu fais si je t'avais dit que j'étais turque, arabe, kurde, viêt, chinoise, japonaise, portugaise, polonaise, danoise, française, italienne, anglaise, allemande, ouzbeke, afghane, iranienne, irakienne, pakistanaise, laos, thibétaine, égyptienne, étasunienne, soudanaise, rouandaise, togolaise, ivoirienne, marocaine, algérienne, tunisienne, saoudienne, brésilienne, péruvienne, chilienne, méxicaine, cogolaise, australienne, aborigène, néo zélandaise, croate, bosniaque, autrichienne, hongroise, finlandaise, suédoise, coréenne, sud africaine, luxembourgeoise, bruxelloise, suisse, russe, biélorusse, belge, norvégienne... ?

Qu'aurais-tu fais si je t'avais dit que j'étais musulmane, chrétienne, athée, islamiste, orthodoxe, protestante, hindou, boudhiste... ?

Qu'aurais-tu fais si je t'avais dit que j'étais noire, rouge, blanche, verte, jaune, grise, orange, métisse... ?

RIEN! Tu n'aurais rien fais. Tu n'es qu'un imbécile. Enfin je dis "tu" alors que je pense à tous ceux qui se permettent ce genre de plaisanteries. C'est pitoyable. Vraiment. Totalement méprisable.

Le racisme est une idéologie consistant à classifier des groupes naturels humains, désignés souvent sous le terme de races, à partir d'attributs naturels, visible ou non (physiques, psychiques, culturel, etc.) des caractéristiques morales ou intellectuelles s'appliquant à l'ensemble de ce groupe. Plus largement, l'historien Benjamin Isaac explique qu'on peut qualifier de raciste « toute pensée qui attribue collectivement à un peuple ou à un groupe humain les mêmes traits de caractère et de comportement, transmis de génération en génération sans possibilité d'y échapper par un choix individuel ».
Wikipédia

Racisme : Haine, préjugés à l’encontre de personnes faussement considérées par d’autres comme étant inférieure. Constatation des différences entre les hommes. Refus de l’autre.

Musée départemental de la Résistance et de la déportation

 


Mardi 2 février 2010 à 21:58

Le corps couverts d'hématomes et de blessures en tous genres. Je ne sais pas comment je fais, mais, toujours, il y a quelque chose qui ne va pas. Je serais bien tentée de dire que la Nature m'a dotée d'un corps qui, inconsciemment s'entend, ne me plaît pas. En effet, je le malmène tellement que c'est à se demander si j'aime vraiment mon propre corps. Ou peut-être sont-ce les meubles et autres accidents bénins mais idiots qui exercent un magnétisme certain sur moi. Je penche plus pour cette seconde option.



Ou peut-être mon esprit exprime-t-il sa souffrance en la rejetant sur mon physique. C'est aussi très possible.

Toux chronique et une difficulté à reprendre du souffle après une quinte, cheville bancale, épaule douloureuse, léger hématome sur la main sous la blessure qui ressemble à une morsure faite par des crocs, griffures et hématomes sur les jambes, dents de sagesse qui poussent, lèvre inférieure explosée par le froid
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Mardi 26 janvier 2010 à 23:40

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